J’aime apprécier la nature comme un espace sacré. Un espace à respecter. Mais pas un espace où nous serions étrangers.
Redéfinir le sens du sacré
Je me prends d’une envie de redéfinir les termes qui ne me conviennent pas. La définition du dictionnaire ne me plait pas.
Sacré : Qui appartient au domaine séparé, intangible et inviolable du religieux et qui doit inspirer crainte et respect
La religion nous sépare de choses qui sont en nous. Croire que nous sommes séparés crée de la souffrance. Ce n’est pas ma vision du sacré.
La définition suivante est déjà mieux.
Sacré : À qui l’on doit un respect absolu, qui s’impose par sa haute valeur
Oui, dès lors qu’on vient considérer qu’aucun être a moins ou plus de valeur qu’un autre. Dès que l’on reconnaît la vie et le divin qui nous traverse comme la source de notre valeur, alors tout devient sacré.
La distinction profane / sacré tient avant tout au regard que nous portons sur les choses, notre présence à ces choses, notre manière d’interagir avec, c’est-à-dire de les et de nous honorer. Honorer quelque chose, c’est aussi, peut-être même nous honorer nous d’abord. C’est reconnaître la part divine de cette chose qui va venir nourrir notre âme.
Retrouvons le chemin du sacré dans nos cœurs, ses voies sont multiples et elles commencent toutes en nous.
Comment insuffler ce sens du sacré ?
Commençons par ralentir.
Ralentir permet d’apprécier (au sens de plaisir et de reconnaître) le moment présent et donne l’opportunité de s’arrêter. Un salut peut marquer cet arrêt, concentrer notre attention, nous ouvrir à la suite.
Pour insuffler le sens du sacré ensuite, nous pouvons voir comment colorer l’instant de joie, de beauté, de génie, de magie… Pour que cela parle à notre âme.
Ressentir le sacré n’est pas une obligation. Le voir, le vivre, le sentir en conscience une fois vaut mieux que vouloir le reproduire en chaîne, par habitude, par imitation.
Et la nature dans tout ça ?
Dans le livre de Tom Brown, A Guide to healing the Earth (dont j’ai déjà parlé dans cet article), il propose d’honorer les temples de la création au lever et au coucher du soleil. En gros, il s’agit de se relier à la nature et de montrer sa gratitude, son respect pour elle à ces moments.
Je pense qu’il parle de ces moments précis parce que le changement de luminosité apporté par le lever et le coucher du soleil permet de voir les choses différemment. Ce changement de regard ouvre davantage à l’appréciation, à la gratitude et à l’émerveillement.
En définitive, le sacré pour moi est un regard neuf ou rien n’est pris pour acquis.
Et pour toi ?